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voyage en Bretagne, et je répète, que de même que j’ai été à Londres pour Nathalie, que j’irais en Chine pour toi, j’irai en Bretagne pour Henriette. Adieu, chère Minette…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 31 octobre 1859.

Merci de ta lettre reçue ce matin, chère petite, et des excellens renseignemens que tu me donnes sur la nourriture et sur l’état prospère des chers gros petits; j’espère que mon Jacquot me donnera le spectacle de son gentil petit pied faisant marcher une brosse à frotter. C’est un excellent exercice pour les jours de pluie, et avec un pareil ouvrier les parquets doivent reluire comme des glaces. Troisième journée de pluie aujourd’hui; je le constate avec chagrin pour les enfans de Paris comme pour ceux d’ici. Je t’écris en colère contre mon pépiniériste qui, au lieu d’attendre que je lui demande des arbres à planter pour le jour qui me convient, imagine de m’en apporter une charge à l’instant, au beau milieu de la pluie, Bouland à Laigle, mes ouvriers sans surveillance, et moi obligée après ma lettre d’aller diriger les plantations avec une pluie battante. Dis à Émile qu’il aura son homme à bois[1], Bouland l’a vu hier; c’est un des hommes les plus entendus pour tout ce qui concerne les bois et

  1. Pour l’exploitation à Livet.