Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/23

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de bons maîtres, ceux qui n’y sont plus, et je n’en demande pas de meilleurs au bon Dieu.

Le domestique.

Ha ! ha ! le bon Dieu ! Comme s’il se mêlait d’un concierge et de son mobilier.

Madame Anfry.

Le bon Dieu se mêle de tout, et d’un pauvre concierge tout comme d’un prince et d’un roi ; et je n’entends pas qu’on se raille du bon Dieu chez moi, entendez-vous bien !

Le domestique.

Voyons, voyons, madame la concierge, il ne faut pas vous emporter pour un mot dit en plaisanterie ; mais M. le comte demande le concierge et je ne le vois pas ici.

Madame Anfry.

Il est au château à scier du bois ; allez le chercher là-bas, vous lui ferez la commission.

Le domestique.

Si vous y envoyiez votre garçon, cela me donnerait le temps d’aller faire un tour au village et de faire connaissance avec les cafés.

Madame Anfry.

Mon garçon n’a que faire au château ; on lui a dit hier qu’on n’y entrait pas en blouse ; il ne se mettra pas en prince pour y aller, et il n’ira pas.

Le domestique.

Vous êtes maussade, madame la concierge ;