Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/28

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Anfry.

Enfin, Monsieur le comte, mon garçon pourrait voir et entendre des choses qui me feraient de la peine en lui faisant du mal, et j’aime autant qu’il reste à la maison et qu’il n’entre pas au château. »

Le comte fut étonné de cette résistance. Il regarda attentivement le concierge et parut frappé de l’air décidé, mais franc, ouvert et honnête, qui donnait à toute sa personne quelque chose qui commandait le respect. Il hésita quelques instants, puis il reprit d’un ton plus doux :

« C’était pour mon fils que je vous demandais le vôtre ; mais peut-être avez-vous raison… Quand mon fils voudra jouer avec votre garçon, il ira le chercher chez vous. À revoir, ajouta-t-il en faisant de la main un geste d’adieu. Quel est votre nom ?

— Anfry, monsieur le comte, à votre service, quand il vous plaira. »

Anfry sortit, redescendit l’escalier et fut arrêté dans le vestibule par des domestiques, curieux de savoir ce que leur maître avait pu vouloir à un homme d’aussi petite importance qu’un concierge de château ; Anfry leur répondit brièvement, sans s’arrêter, et rentra chez lui.

Blaise était devant la grille ; il époussetait et nettoyait quand son père rentra.