Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/34

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Blaise.

Oh ! papa, j’ai peur. Il a l’air en colère ; il va me battre.

Anfry.

Te battre ! Sois tranquille, mon garçon, je suis là, moi ; s’il fait mine de te toucher, je t’emmène et nous quitterons la maison, seulement le temps d’emporter nos effets. »

Blaise sortit de sa cachette et, tout tremblant, suivit son père, qui l’emmena devant M. de Trénilly. Blaise n’osait lever les yeux ; M. de Trénilly le regardait avec colère.

« Raconte-moi comment mon fils a reçu sa blessure, dit-il enfin avec dureté.

Blaise.

Il ne voulait pas me rendre la serpe que papa m’avait envoyé chercher, monsieur ; j’ai insisté, il s’est fâché, il a voulu m’en donner un coup ; la serpe est lourde, elle est retombée malgré lui et l’a blessé au pied.

M. de Trénilly.

Tu mens ! je te dis que tu mens.

Blaise, vivement.

Non, monsieur, je ne mens pas ; je ne mens jamais. Si j’avais blessé M. Jules, je l’aurais dit sans attendre qu’on me le demandât. »

L’honnête indignation de Blaise parut faire impression sur M. de Trénilly ; il regarda alternati-