Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/57

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grosseur extraordinaire. C’était lui qui avait grimpé sur le mur du cimetière ; la demi-obscurité l’avait fait paraître encore plus gros et plus blanc, et avait donné à sa tête et à son corps l’apparence d’une tête et d’épaules d’homme. Blaise vit avec chagrin que le pauvre animal avait un œil hors de la tête et un côté du crâne brisé ; ses convulsions avaient cessé ; il ne remuait plus.

« Voyons, monsieur Jules, dit Blaise en repoussant le chat, continuons notre route ; je n’ai pas fait de bonne besogne en lançant ma pierre ; je vais demander aux ouvriers des fours à plâtre à qui appartient cet animal. Eh bien ! monsieur Jules, vous ne venez pas ? »

Et, se retournant vers Jules, il l’aperçut étendu par terre, pâle et sans mouvement.

« Ah ! mon Dieu ! qu’est ce qu’il a donc ? Il a perdu connaissance ! Que vais-je faire de lui, mon Dieu ! Aussi pourquoi l’ai-je laissé venir avec moi ; ces enfants de château, c’est poltron comme tout ; je vous demande un peu, là ! y avait-il de quoi s’évanouir, s’effrayer seulement ? »

Le pauvre Blaise était bien embarrassé : il lui soufflait sur la figure, lui tapait le dedans des mains, lui jetait de l’eau sur le visage. Enfin Jules soupira, fit un mouvement ; Blaise lui souleva la tête ; il ouvrit les yeux, regarda autour de lui,