Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/68

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aurait peut-être à employer des moyens que je ne connais pas ; essayez, monsieur ; et tâchez de rappeler cet enfant à la vie. »

Le médecin découvrit le corps, appliqua l’oreille contre le cœur ; après un examen de quelques minutes, il se releva.

« L’enfant est bien mort, dit-il ; je n’entends pas les battements de son cœur.

— Mais n’y aurait-il pas quelque remède qui pourrait le ranimer ?

— Je n’en connais pas. Faites ce que vous avez déjà fait : soufflez de l’air dans la bouche, frottez le corps d’alcali, mettez des sinapismes, tâchez de ranimer les battements du cœur ; mais je crois que tout sera inutile, car l’enfant est mort, sans aucun doute. »

En disant ces mots, jetant à la mère désolée un regard de compassion, il quitta la chambre et alla voir d’autres malades. Mme Renou, désolée de cet arrêt du médecin et de son prompt départ, s’écria :

« Un peu de courage encore ! On a vu faire revenir des noyés après deux heures de soins ; nous n’avons pas réussi jusqu’à présent, mais nous serons peut-être plus heureux en continuant. »

Mme Renou, aidée des voisins charitables qui n’avaient cessé de donner tous leurs soins à la mère et à l’enfant, recommença ce qui avait été vainement essayé depuis une heure. La pauvre