Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/82

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sifs de Jules, et ne sachant comment faire finir la vengeance de l’éléphant, s’élança vers le bout de la trompe en joignant les mains et en criant :

« Oh ! éléphant, mon cher éléphant, cesse, je t’en prie ! tu vas le faire étouffer. »

Dès que l’éléphant vit que Blaise, qui s’était jeté devant Jules, allait être inondé, il arrêta sa vengeance, et, rentrant sa trompe, il reversa l’eau qui y était encore dans le cuvier d’où il l’avait tirée.

Blaise aida Jules à se relever ; à peine fut-il debout, qu’il repoussa Blaise avec colère en criant :

« C’est ta faute, méchant, vilain ; c’est toi qui m’as fait monter sur ce banc ; c’est toi qui as attiré l’éléphant en lui donnant de vilaines pommes, que tu nous a volées probablement. Va-t’en ; je le dirai à papa.

— Comment, monsieur Jules, répondit Blaise tout surpris. Qu’ai-je donc fait ? Je vous ai fait monter sur le banc pour que vous voyiez mieux ; j’ai donné mes pommes à l’éléphant pour lui faire plaisir ; et les pommes étaient bien à moi, elles sont tombées d’un pommier qui est à papa. »

Jules continuait à crier et à repousser à coups de pied et à coups de poing le pauvre Blaise, qui voulait l’aider à marcher avec ses habits ruisselants d’eau.

Toute la maison était accourue aux cris de Jules ;