Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/12

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tenus par l’intention de rappeler enfin aux hommes les moyens de félicité qu’ils auraient dû trouver en eux-mêmes. Si nous entreprenons un jour d’autres écrits, notre but sera semblable.

Dans les premières années, même en s’éloignant des illusions, sans doute on pensait que la vérité pourrait beaucoup si elle se montrait aux hommes. On n’avait pas assez compris ce que répand d’incertitude le continuel examen des motifs et des inconvéniens, des vœux et des obstacles. Plus tard, il peut arriver, chez un écrivain, que la pensée habituelle, que l’inclination dominante, que l’ame entière ne soit nullement changée ; mais le temps à diminué l’espérance : si l’idée d’approcher du vrai doit consoler encore, elle ne promet plus le bonheur.

Ainsi, les difficultés se multiplient. Une sorte d’évidence, quelquefois trompeuse, entraînerait avec force ; il n’en est pas de même d’une clarté plus reculée. Que de