Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/125

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nûment volontaire ne nous ferait pas dépendre de nos semblables. Il existe des lieux où, en manquant de ee que fournit ailleurs une longue industrie, les habitans ne comparent pas leur situation avec celle de l’étranger. Ils restent pauvres ; mais cette uniformité, n’étant pas sentie comme un joug, les afflige peu, et surtout ne les avilit pas. Un montagnard n’est nullement à plaindre pour n’avoir jamais approché du luxe de nos villes. On ne verra pas, au fond des campagnes d’un peuple sage, cette misère que la politique même se félicita plus d’une fois d’entretenir dans nos champs asservis : c’est toujours de l’homme que dépendent principalement les peines des hommes.