Page:Senancourt Obermann 1863.djvu/78

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que serait-elle sans ta beauté sinistre ? C’est par toi qu’elle est sentie, c’est par toi qu’elle périra.

Que quelquefois encore, sous le ciel d’automne, dans ces derniers beaux jours que les brumes remplissent d’incertitude, assis près de l’eau qui emporte la feuille jaunie, j’entende les accents simples et profonds d’une mélodie primitive. Qu’un jour, montant le Grimsel ou le Titlis, seul avec l’homme des montagnes, j’entende sur l’herbe courte, auprès des neiges, les sons romantiques bien connus des vaches d’Underwalden et d’Hasly ; et que là, une fois avant la mort, je puisse dire à un homme qui m’entende : Si nous avions vécu !