Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/157

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tèmes, pour prêter aux plus artificiels un prestige très immérité. Ce qui est vrai pour la littérature ne l’est pas moins pour la religion et pour les lois. Et nous ne devons pas nous scandaliser dans l’Inde d’une vue qui pourrait ailleurs passer pour téméraire. L’Hindou n’hésite jamais à généraliser, sans s’inquiéter des limitations même les plus indispensables à nos yeux.

Un exemple entre cent.

Il y a quatre situations pour le brahmane fidèle aux devoirs de sa caste. Il faut qu’il étudie, comme novice, les écritures et les régies du sacrifice ; plus tard il se marie et fait souche de fils qui continueront la tradition des cérémonies familiales. Il en est qui se retirent dans la solitude pour s’y livrer à une vie d’austérités. Il en est qui, plus détachés encore de la terre, se font ascètes mendians. Sous la main des théoriciens, ces quatre conditions deviennent les étapes régulières et, s’il se fallait fier aux apparences, obligatoires, de la carrière d’un brâhmane. Prendrons-nous cette exigence au sérieux ? Nous serions loin de compte si, d’après les textes, nous nous figurions tous les brâhmanes uniquement adonnés à l’étude et à la pénitence, partageant leur carrière en quatre périodes et consacrant les deux dernières à la vie d’ermite et à la profession de fakir errant ! Les