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qui se manifeste chez la plupart des observateurs de la vie contemporaine. Tous sont frappés de cet enchevêtrement de groupes ethniques plus ou moins étendus dont j’ai cherché à donner quelque idée et dont il importe de ne perdre de vue ni la complication ni la mobilité. Ils les voient, en des dégradations infinies, se rapprocher plus ou moins du type de la caste, s’en rapprocher d’autant plus que la communauté de profession s’y est plus complètement substituée au lien d’origine ; et, naturellement, cette double remarque colore leurs conclusions théoriques.

Moins complète — moins poussée, si j’ose ainsi dire, — que celle de M. Nesfleld, c’est sur les mêmes données que repose la thèse de M. D. Ibbetson[1]. D’esprit moins systématique, plus frappé de nuances assez changeantes pour décourager les généralisations, il s’enveloppe de réserves.

Il se résume cependant, et voici textuellement, les étapes qu’il discerne dans l’histoire de la caste : 4o l’organisation de la tribu, commune à toutes les sociétés primitives ; 2o les guildes fondées sur l’hérédité de l’occupation ; 3o l’exaltation particulière à l’Inde de la fonction sacer-

  1. Ibbetson, op. laud., § 341, etc.