Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’impureté se communique ; elle exclut donc de la fonction religieuse du repas. Et voilà pourquoi c’est en s’asseyant à un banquet commun avec ses compagnons de caste, que le pécheur qui a été temporairement exclu consacre sa réhabilitation. C’est en vertu du même principe que, dans le mariage solennel des Romains, les époux se partagent un gâteau en présence du feu sacré ; la cérémonie est essentielle : elle constate l’adoption de la femme dans la religion familiale du mari. Qu’on ne cherche pas là une bizarrerie isolée ; on a pu dire que, dans le culte qui unissait la curie ou la phratrie, l’acte religieux caractéristique était le repas fait en commun[1]. Les repas romains des Caristies, qui réunissaient la parenté, excluaient non seulement tout étranger, mais tout parent que sa conduite paraissait rendre indigne[2]. Les Perses avaient gardé des usages pareils[3]. Les repas quotidiens des prytanes étaient restés chez les Grecs un des rites officiels de la religion de la cité. Mais le menu n’en était pas indifférent. La nature des mets et l’espèce de vin qui y devaient être servis étaient définies par des règles qui variaient avec les

  1. Fustel de Coulanges, p. 135.
  2. Leist, Altar. Jus Civile, p. 49-50, 263-4.
  3. Ibid.