Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/45

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tous ces groupes, malgré l’analogie des pratiques qu’ils maintiennent et du fonctionnement par lequel ils les maintiennent, les diversités sont profondes.

Beaucoup ont une existence toute locale ; plusieurs, des lois très exceptionnelles. L’aristocratie militaire des Naïrs, confinée sur la côte du Malabar, est fondée sur la polyandrie. Dans le Penjab où la conquête musulmane et l’infiltration constante d’éléments étrangers a sensiblement agi sur la constitution sociale du pays, des classes nombreuses, celles par exemple des Pathans, des Beloochis[1], dont le nom atteste l’origine géographique plus ou moins pure, sont affranchies de plusieurs lois qui caractérisent essentiellement la caste proprement dite. A un autre bout de l’Inde, dans le Bengale, nombre d’unités corporatives, tout en se rapprochant le plus qu’elles peuvent de la constitution consacrée pour la caste par les préceptes brahmaniques, sont dénoncées soit par leur nom, soit par l’autorité concordante de tous les témoins, comme des groupes anâryens imparfaitement assimilés ; elles ne sont enveloppées qu’assez arbitrairement dans les cadres de l’organisation hindoue. De même partout. En

  1. Denzil Charles Jelf lbbetson, Report on the census of the Panjâb (1881), Calc. 1883, I, p. 176.