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senis qui habitent l’ouest du pays, et les quatre classes des Kâyasthas Bengalais ne se marient point entre elles. Dans l’Inde supérieure le mariage est interdit entre les sections des Kâyasthas dont le chiffre ici s’élève à douze. » Ceci n’est qu’un exemple. L’avocat le plus résolu de l’origine purement professionnelle des castes, M. Nesfleld, constate lui-même que toutes les castes nominales se résolvent ainsi en nombre de sections qui sont les castes réelles. Il en compte, pour les Provinces du nord-ouest, sept parmi les Barhais ou charpentiers, dix parmi les Kâyasthas ou scribes, trente parmi les Chattris, cultivateurs ou propriétaires fonciers, quarante parmi les brahmanes[1]. Il n’en est pas autrement ailleurs. Il serait aussi superflu que fastidieux d’accumuler des noms.

Spontanée ou imitée de l’organisation brahmanique, la même tendance règne dans les populations que leur type, leurs usages ou leur barbarie font considérer comme aborigènes[2]. C’est sous la forme de groupes endogames plus ou moins étendus qu’on les voit faire leur entrée dans le giron

  1. Nesfield, Caste System, § 192.
  2. Par exemple sur les quatre grandes sections des Mînas, cf. Lyall, Asiatic Studies, p. 162 ; sur les Mhars, Poona Gazetteer, I, 262 ; etc.