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CONFÉRENCES AU MUSÉE GUIMET

Il est aisé d’entrevoir comment il a pu naître à une vie propre.

IX

L’Inde a de tout temps prisé très haut l’ascétisme. De bonne heure il y reçut une organisation minutieuse. Il s’y est étendu en confréries innombrables, orthodoxes ou non orthodoxes ; elles sont séparées souvent, — observances, préférences de culte ou thèses spéculatives, — par des dissidences très menues. Infini dans ce pays de caste aux instincts particularistes, ce fractionnement a favorisé les combinaisons de doctrines les plus capricieuses. De cette vie religieuse, l’enseignement brâhmanique nous a transmis les règles classiques. Jusque dans le détail, elles coïncident avec celles qui sont imposées au mendiant bouddhique. Des moines furent, sans doute, dès avant le Bouddha, groupés en communautés locales. Son originalité consista surtout, semble-t-il, à limiter les macérations, à tenir, comme il aimait à le dire, une voie moyenne entre le relâchement des mondains et les mortifications féroces des pénitents. Encore semble-t-il, même en cela, avoir obéi aux inspirations du Yoga. Le boud-