Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/102

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cette satisfaction ». On n’est pas plus modeste. Il éprouve aussi le besoin de dire son mot sur le mérite de l’œuvre.


Le public fut très injuste dans cette affaire, car le Tannhæuser contient assurément de fort belles parties ; mais j’avoue que, dans son ensemble, c’est un buisson d’épines qu’un auditoire français ne pouvait traverser sans se sentir blessé ou tout au moins égratigné.


Vilipendé par les critiques musicaux et les feuilletonnistes, Wagner trouva dans les revues littéraires, les journaux de théâtre, les feuilles hebdomadaires, des défenseurs spontanés, qui protestèrent hautement contre la scandaleuse attitude du public.

Léon Leroy, dans la Causerie (31 mars), soutint la cause du musicien contre ses détracteurs, se donna le plaisir de relever les bévues de la presse, dénonça le Figaro pour son hostilité systématique, traita de Ponce-Pilate Berlioz, qui s’était prudemment abstenu de prendre parti dans la querelle artistique, et remercia enfin la princesse de Metternich de l’appui qu’elle avait donné à Wagner.

Dès le 17 mars, le directeur de ce journal, V. Cochinat, avait protesté contre les exploits de la cabale. Son dévouement à la