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de la lettre officielle de retrait, mais avant celle-là, Wagner avait adressé à Royer un billet dont j’ai vu l’autographe et qui est conçu en ces termes :


Puisque les membres du Jockey-Club ne veulent pas permettre que le public de Paris puisse entendre mon opéra exécuté sur la scène de l’Académie Impériale de musique, faute de ne voir dansé (sic) un ballet à l’heure ordinaire de leur entrée au théâtre, je retire ma partition et je vous prie de vouloir bien communiquer à son Excellence le Ministre d’État ma résolution par laquelle je crois le tirer d’un embarras important.


Ce n’est pas là le langage d’un auteur dont la pièce est interdite par mesure de police, et d’ailleurs, on ne possède pas aux archives de l’Opéra d’ordre écrit émanant

    faisiez des observations sur l’absence du ballet et d’autres conventions scéniques auxquelles les abonnés de l’Opéra sont habitués.

    « Je regrette que la nature de mon ouvrage m’ait empêché de le conformer à ces exigences. Maintenant que la vivacité de l’opposition qui lui est faite ne permet même pas à ceux des spectateurs qui voudraient l’entendre de lui donner l’attention nécessaire pour l’apprécier, je n’ai d’autre ressource honorable que de le retirer.

    « Je vous prie de faire connaître cette décision à S. Exc. M. le ministre d’État.

    « Agréez, Monsieur le directeur, etc.

    » Paris, le 25 mars 1861. »