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hommes politiques républicains, salon d’opposition libérale, d’avoir recherché ensuite la protection de Mme de Metternich et d’avoir été, grâce à elle, protégé par l’Empereur. Le mot de trahison est très déplacé dans la circonstance. Est-il bien surprenant qu’un artiste étranger, très discuté en France, ait eu recours à l’appui naturel qui s’offrait à lui, celui de ses compatriotes ? Quand on ouvre ses salons aux artistes, on ne leur demande pas, en général, de profession de foi politique, surtout à un artiste étranger.

Dans sa correspondance de mars 1861, sur Tannhæuser[1], M. P. Lindau rapporte que la princesse de Metternich, à un bal des Tuileries, réussit à intéresser l’Empereur aux tribulations de son musicien favori et à obtenir pour lui la promesse formelle d’un tour de faveur. Par une lettre adressée au Journal des Débats et publiée le 20 avril, la princesse de Metternich a confirmé absolument ce fait historique.

« Lorsque Wagner se présenta à l’ambassade, il fit part à la princesse des difficultés qui s’opposaient à la représentation d’une de ses œuvres à Paris. La princesse lui promit alors de s’adresser directement

  1. Richard Wagner, trad. J. Weber. 1 vol. in-18. Paris, 1885, Hinrichsen.