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Le Tannhæuser tomberait à plat sous la direction de M. Dietsch que cela ne prouverait rien contre Wagner[1]. » La même thèse avait été soutenue par la Revue et Gazette des Théâtres et par Achille Denis dans la Presse théâtrale et musicale du 10 mars. Il engageait Dietsch à céder en lui opposant ce dilemme : « Si le Tannhæuser tombait, les amis de M. Wagner, M. Wagner lui-même pourraient s’en prendre à M. Dietsch. Si, dirigé par M. Wagner, le Tannhæuser réussit, personne n’aura le droit de dire que M. Dietsch n’aurait pu le faire réussir. »

Les caricatures de l’époque et les nouvelles à la main font allusion au procès intenté à Wagner par ses librettistes.

Comme je l’ai dit plus haut, l’administration de l’Opéra avait exigé que la traduction Roche-Lindau fût remaniée par M. Nuitter. Celui-ci fut chargé, dit M. Ollivier, dans son plaidoyer pour Wagner[2],

  1. Ces réflexions très justes n’empêchèrent pas M. Jean Rousseau d’éreinter le musicien dans sa chronique du 21 mars.
  2. Dès 1858, M. Émile Ollivier avait été institué par son beau-père Liszt le représentant à Paris des intérêts pécuniaires de Wagner. Voir la correspondance Wagner-Liszt.