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les complimenter. Cependant, ce concert d’éloges est troublé par quelques notes discordantes. Léon Leroy ne se montre satisfait ni de Niemann, « dont la voix est usée dans le registre supérieur et qui profite de cet inconvénient pour pousser de temps en temps des sons inhumains », ni de Mme Tedesco, « réduite aux cordes graves ; le reste s’est évanoui avec les répétitions de Tannhæuser ». Gasperini constate aussi que les remaniements de la scène de Vénus ayant obligé Mme Tedesco à recommencer les études de son rôle et les difficultés d’intonation qui en résultaient pour elle, avaient fatigué la voix de cette artiste. « En revanche, M. Cazaux, un superbe landgrave, M. Morelli et Mme Sax ont dignement soutenu l’honneur de la corporation. Mme Sax surtout mérite d’être complimentée ; elle avait une rude tâche à remplir et elle s’en est acquittée en véritable musicienne. » Gasperini reconnaît que Mme Sax, qui, en dehors de son admirable voix, avait peu de moyens scéniques, s’était transformée sous la direction de Wagner.

Un contemporain qui a assisté à cette représentation, M. Ch. de Lorbac, m’a affirmé que l’exécution fut très médiocre, tant de la part des chanteurs que du côté de l’orchestre, qui, d’après Léon Leroy, aurait « marché on ne peut mieux ». Les