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applaudie, unanimement acclamée[1] ». À son avis, la scène du concours de chant est véritablement trop longue. « Les choristes ont chanté faux dans le finale ; le steeple-chase des violons à la reprise du finale excite une hilarité complète La prière d’Elisabeth ennuie, la romance de Wolfram et le chœur des pèlerins au troisième acte sont applaudis. Toute la fin de l’opéra est siffiée. » Le courriériste allemand estime que le public s’est montré impartial et a jugé l’œuvre suivant les conventions de l’opéra.


Il a applaudi chaleureusement, comme il convenait, l’ouverture, le septuor, la marche et la romance de l’Étoile. Mais ces morceaux, il faut bien le dire, sont précisément ceux écrits dans le style et la tradition du vieil opéra et, par conséquent, les seuls en harmonie avec la conception française.


Ces mêmes juges ne voulaient absolument rien connaître de la nouvelle école de la musique de l’avenir. « Tannhæuser a déplu à un public naïf et bon, cela est évident. »

D’après M. Lindau, il n’y a pas eu de

  1. « Seule la marche fut applaudie par toute la salle qui, à ce moment, se retourna vers la loge d’entre-colonnes à gauche, où se trouvait la princesse de Metternich. » Souvenirs de la Princesse. Journal des Débats du 20 avril 1895.