Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/74

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Dans le même journal, M. J.-L. Heugel reprochait à Wagner (17 mars) d’avoir développé à satiété, sous toutes les formes, une formule d’accompagnement qui, « à partir de l’ouverture, se prolonge indéfiniment, à l’instar du câble transatlantique, — cet immense trait d’union entre les deux mondes ».

Le compte rendu de la Gazette Musicale, signé Paul Smith (Éd. Monnais), n’a aucune valeur. En ce qui concerne le poème, il se termine ainsi :


Vénus nous apparaît encore avant que le cercueil d’Elisabeth soit apporté sur le théâtre. Vénus est toujours indulgente et bonne : elle tend les bras au déserteur et nous ne savons quelle idée l’auteur a voulu placer dans ce contraste de cette déesse qui pardonne et de ce pape qui maudit, mais nous la trouvons peu édifiante et encore moins dramatique. Ce ne sera jamais le culte des sens qu’il faudra préconiser pour la gloire non moins que pour la prospérité du théâtre !


On reconnaît en cette phrase prudhommesque la pudeur officielle du commissaire impérial auprès des théâtres lyriques. Seulement, on se demande pourquoi le chaste chroniqueur reproduit deux fois dans son article cette plaisanterie grivoise :


Tannhæuser s’est jeté à corps perdu dans les délices du Venusberg, traduisez ce mot comme il vous