Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/175

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noſtre réfutation ſera plus parfaite & plus accomplie.

Commençons par le juge du vrai & du faux. En réfutant ce que les dogmatiques diſent ſur cet article, nous rendrons fort douteux ce qu’ils diſent ſur les deux autres.

Chap. V. Du Critérium à quo, c’eſt-à-dire, de celuy qui doit juger de la vérité.

Quand je conſidère ce que les dogmatiques diſent de l’homme, non ſeulement il me ſemble que l’homme eſt une choſe incompréhenſible, mais je crois encore que l’on ne ſauroit en avoir une connaiſſance meſme légère & ſuperficyelle qui foit juſte. Nous voyons dans Platon, Socrate qui dit qu’il ne ſçait s’il eſt plutoſt homme que quelque autre choſe. Et quand les dogmatiques veulent donner une notion de l’homme, premièrement ils ne s’entendent point entre eux ; & enſuite, ils ne diſent quelquefois que des choſes ridicules. Démocrite dit que l’homme eſt ce que nous connaiſſons tous. Selon quoy nous ne connaîtrons donc point l’homme, parce que nous connaiſſons auſſi le chien ; ou il s’enſuivra de là qu’un chien, que nous connaiſſons,