Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/293

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gument, quoyque cette ſolution ſoyt fort utile. Mais un médecin réſoudra ce ſophiſme parce qu’il ſçait que le relachement d’une maladie s’entend de deux manières, ſavoir pour une diſpoſition en mieux de toute la maladie, & pour une diſpoſition en mieux de chaque degré particulier de force & de violence, depuis le plus haut période du mal.

Or nous voyons qu’avant les trois premiers jours il arrive ordinairement un relachement de quelque degré particulier de force & de violence dans une maladie : mais nous n’approuvons point un changement de régime dans ce relachement là, mais dans le déclin de toute la maladie. Ainſi un médecin dira que les prémiſſes de l’argument, parlent de choſes toutes différentes ; que dans la première on entend parler de la première ſorte de relachement] de] tout le mal, & que dans la dernière il s’agit de la ſeconde ſorte de relachement d’un degré particulier du mal.

De meſme ſi on propoſe cette difficulté touchant une perſonne malade d’une fièvre ardente, cauſée par une violente obſtruction ; & que l’on raiſonne ainſi : Les maladies ſe guériſſent par des remèdes contraires aux maux : or l’eau froide eſt contraire à cette inflammation propoſée : donc l’eau froide eſt un remède