Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/98

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nature, à cause de ce que nous avons dit ci-dessus.

Du sixième Moyen de L’Époque.

Le sixième moyen se prend des mélanges. D’où nous inférons que, comme aucun objet ne tombe par lui même seul sous nos sens, mais toujours avec quelque chose, nous pouvons peut-être dire quel est ce mélange, ou ce composé, tant de l’objet extérieur, que de ce avec quoi il est aperçu ; mais que nous ne pouvons pas dire quel est cet objet extérieur par lui seul, c’est-à-dire, pur et sans mélange. Or il est évident, autant que j’en puis juger, que rien de tout ce qui est au-dehors de nous, ne tombe sous nos sens, tout seul et tout pur, mais toujours avec quelque autre chose : d’où il arrive qu’il est aperçu et senti diversement par ceux qui le considèrent. La couleur de notre visage, par exemple, paraît autre quand il fait chaud que quand il fait froid, ainsi nous ne pouvons pas dire quelle elle est purement et simplement, mais seulement quelle elle nous paraît avec le chaud ou avec le froid. C’est ainsi qu’une même voix paraît autre dans un air subtil, et autre dans un air épais : que les parfums se font sentir plus vivement dans les appartements chauds