Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/119

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Celui qui admet un Dieu vrai, juste & bon, suppose une droiture & une injustice, un vrai & un faux, une bonté & une malice, indépendants de cet Etre suprême, & par lesquels il juge qu’un Dieu doit être vrai, juste & bon. Car si ses décrets, ses actions, ou ses lois constituaient la bonté, la justice & la vérité ; assurer de Dieu qu’il est vrai, juste & bon, ce serait ne rien dire : puisque, si cet Etre affirmait les deux parties d’une proposition contradictoire, elles seraient vraies l’une & l’autre : si sans raison, il condamnait une Créature à souffrir pour le crime d’autrui ; ou s’il destinait sans sujet & sans distinction, les uns à la peine & les autres aux plaisirs, tous ces jugements seraient équitables. En conséquence d’une telle supposition, assurer qu’une chose est vraie ou fausse,