Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/135

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j’avouerai toute fois qu’il y a des conjonctures dans lesquelles la crainte des châtiments & l’espoir des récompenses lui servent d’appui, quelque mercenaires qu’elles soient.

Les passions violentes, telles que la colère, la haine, la luxure & d’autres peuvent, comme nous l’avons déjà remarqué, ébranler l’amour le plus vif du bien public, déraciner les idées les plus profondes de Vertu. Mais si l’esprit n’avait aucune digue à leur opposer, elles produiroient infailliblement ce ravage, & le meilleur caractère se dépraveroit à la longue. La Religion y pourvoit : elle crie incessamment que ces affections & toutes les actions qu’elles produisent, sont maudites & détestables aux yeux de Dieu ; sa voix consterne le Vice, & rassure la Vertu ; le calme renaît dans l’esprit ; il aperçoit