Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/152

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cahos ? qu’on fait partie d’une machine détraquée dont on a mille désastres à craindre, & où l’on n’aperçoit rien de bon, rien de satisfaisant, rien qui n’excite le mépris, la haine & le dégoût ? Ces idées sombres & mélancoliques doivent influer sur le caractère, affecter les inclinations sociales, mettre de l’aigreur dans le tempérament, affaiblir l’amour de la justice & saper à la longue les principes de la Vertu.

Il n’en est pas de même de celui qui adore un Dieu ; mais un Dieu qui ne soit pas vainement honoré du titre de bon, qui le soit en effet ; un Dieu dont l’histoire offre à chaque page des marques de douceur & de bonté. Un tel homme admet conséquemment des récompenses & des châtiments à venir : il est persuadé de plus que les récom-