Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/158

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caprice du hazard ou sur le mouvement fortuit des Atomes n’ont rien de consolant, il est difficile que dans des circonstances fâcheuses, que dans des temps durs & malheureux, l’Athée n’entre en mauvaise humeur, & ne se déchaîne contre un arrangement si détestable & si malfaisant. Mais le Théiste est persuadé que « quelque effet que l’ordre qui règne dans l’Univers, ait produit, il ne peut être que bon. » Cela suffit. Le voilà prêt à regarder sans horreur les plus affreuses calamités, & à supporter sans murmure ces événements qui ne semblent être faits que pour rendre à toute Créature sensible & raisonnable, sa condition incommode & son existence odieuse. Ce n’est pas tout. Son systême peut le conduire à une réconciliation plus entière : il chérira son état actuel ; car qui l’empêche, en étendant ses