Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/199

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sourd ou fait crier celui-là. Entre les hommes, ceux qui ont le sentiment vif & délicat, ou que les plaisirs & les peines affectent aisément, doivent pour le maintien de cette balance intérieure sans laquelle la créature mal disposée à remplir ses fonctions, troublerait le concert de la société, posséder les autres affections, telles que la douceur, la commisération, la tendresse & l’affabilité, dans un degré fort élevé. Ceux, au contraire, qui sont froids, & dont le tempérament est placé sur un ton plus bas, n’ont pas besoin d’un accompagnement si marqué. Aussi la nature ne les a-t-elle pas destinés, ou à ressentir, ou à exprimer les mouvements tendres & passionnés au même point que les précédents[1].

  1. Nous ressemblons à de vrais Instrumens dont les passions sont les cordes. Dans le fou, elles sont trop hautes, l’instrument crie ; elles