Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/218

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dépendantes de la santé, de l’aisance, de la gaieté & de tous les avantages de la fortune & de la prospérité. Si dans les périls, les craintes, les chagrins, les pertes & les infirmités, on conserve les affections sociales, le bonheur est en sûreté. Les coups qui frappent la Vertu, ne détruisent point le contentement qui l’accompagne. Je dis plus. C’est une beauté qui a quelque chose de plus doux & de plus touchant dans la tristesse & dans les larmes qu’au milieu des plaisirs. Sa mélancolie a des charmes particuliers : ce n’est que dans l’adversité qu’elle s’abandonne à ces épanchements si tendres & si consolants. Si l’adversité n’empoisonne point ses douceurs, elle semble accroître sa force & relever son éclat. La Vertu ne parait avec toute sa splendeur que dans la tempête & sous le nuage ; les affections sociales ne montrent