Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/222

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Quel Brigand, quel Voleur de grands chemins, quel infracteur déclaré des lois de la société n’a pas un compagnon, une société de gens de son espèce, une troupe de scélérats comme lui, dont les succès le réjouissent, à qui il fait part de ses prospérités ; qu’il traite d’amis, & dont il épouse les intérêts comme les siens propres ? Quel homme au monde est insensible aux caresses & à la louange de ses connaissances intimes ? Toutes nos actions n’ont-elles pas quelque rapport à ce tribut ? Les applaudissements de l’amitié n’influent-ils pas sur toute notre conduite ? n’en sommes-nous pas même jaloux pour nos vices ? n’entrent-ils pour rien dans la perspective de l’ambition, dans les fanfaronnades de la vanité, dans les profusions de la somptuosité, & même dans les excès de l’amour déshonnête ? En un mot, si les plaisirs se cal-