Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/270

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d’un cachot où il a été longtemps détenu, n’est pas plus heureux dans les premiers moments de sa liberté. Il y a peu de personnes qui n’ayent éprouvé la joie dont on est pénétré, lorsqu’après une longue retraite, une absence considérable, on ouvre son esprit, on décharge son cœur, on épanche son âme dans le sein d’un ami.

Cette passion se manifeste encore bien clairement dans les personnes qui remplissent des postes éminents, dans les Princes, dans les Monarques & dans tous ceux que leur condition met au dessus du commerce ordinaire des hommes, & qui pour se conserver leurs respects, trouvent à propos de leur dérober leur personne, & de laisser entre les hommages & leur trône, une vaste distance. Ils ne[1] sont pas toujours les

  1. Les Potentats Orientaux renfermés dans l’intérieur de leur Sérail, se montrent rarement