Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/294

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nérale, & ne reconnaîtrait-il point de limites ? Nous connaissons d’autres sensations ardentes, & qui, éprouvées dans un certain degré, sont toujours voluptueuses, mais dont l’excès est une peine insupportable. Tel est le ris que le chatouillement excite : ce mouvement, avec l’air de famille & tous les traits du plaisir, n’en est pas moins un tourment. C’est la même chose dans l’espèce de luxure dont nous parlons. Il y a des tempéraments pétris de salpêtre & de soufre, dans une fermentation continuelle & d’une chaleur qui produit dans le corps des mouvements dont la fréquence & la durée constituent une maladie qui a son rang & son nom dans la Médecine. Quand quelques grossiers voluptueux se féliciteroient de cet état, & s’y complairoient, je doute que les délicats, que ceux qui font du plaisir & leur souverain