Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/299

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& l’avidité sont deux fléaux de la Créature. On sait d’ailleurs que peu de choses suffisent à l’usage & à la subsistance, & que le nombre des besoins serait court, si l’on permettait à la frugalité de les réduire, & si l’on s’exerçait à la tempérance, à la sobriété & à un train de vie naturel, avec la moitié de l’application, des soins & de l’industrie qu’on donne à la luxure & à la somptuosité. Mais si la tempérance est avantageuse ; si la modération conspire au bonheur ; si les fruits en sont doux, comme nous l’avons démontré plus haut ; quelle misère n’entraîneront point à leur suite les passions contraires ? quel tourment n’éprouvera point une Créature rongée de désirs qui ne connaissent de bornes ni dans leur essence, ni dans la nature de leur objet ? Car où s’arrêter ? Y a-t-il dans cette immensité de choses