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Section Seconde

Remarquez d’abord que toute affection qui a pour objet un bien imaginaire, devenant superfluë & diminuant l’énergie de celles qui nous portent aux biens réels, est vicieuse en elle-même, & mauvaise relativement à l’intérêt particulier & au bonheur de la Créature.

Si l’on pouvait supposer que quelqu’un de ces penchants qui entraînent la Créature à ses intérêts particuliers, fût, dans son énergie légitime, incompatible avec le bien général, un tel penchant seroit vicieux. Conséquemment à cette hypothèse, une Créature ne pourroit agir conformément sa nature sans être mauvaise dans la société ; ou contribuer aux intérêts de la société, sans être dénaturée par rapport à elle-même. Mais si le penchant a ses intérêts