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SCÈNE IX.

périclès.

— Comme la vie aime le sang qui l’alimente.

simonide.

— Ah çà, êtes-vous tous deux d’accord ?

tous deux.

Oui, n’en déplaise à votre majesté.

simonide.

— Cela me plaît si fort que je vais vous marier ; — ensuite, aussi vite que vous pourrez, allez vous mettre au lit.

Ils sortent.
Entre Gower.
gower.

Maintenant le sommeil a assoupi le raout.
On n’entend plus dans le palais que les ronflements,
Que rend plus bruyants l’estomac surchargé
Par un très-pompeux repas de noces.
Le chat, avec ses yeux de charbon ardent,
Se couche devant le trou de la souris,
Et les grillons chantent à la bouche du four,
Comme égayés par la sécheresse.
Hymen a mené la fiancée au lit,
Où, par la perte d’une virginité,
Un enfant est formé… Soyez attentifs,
Et que l’intervalle si brusquement écoulé
Soit prestement rempli par vos fines imaginations.
J’expliquerai par des paroles les jeux muets du spectacle.

pantomime.
Entrent par une porte Périclès, Simonide et leur suite ; un messager va à leur rencontre, s’agenouille et remet une lettre à Périclès. Périclès montre la lettre à Simonide ; les seigneurs s’agenouillent devant le premier. Alors entrent Thaïsa, grosse, et Lychorida. Simonide montre la lettre à sa fille ; elle manifeste sa joie. Elle et Périclès prennent congé du roi et partent. Puis Simonide et sa suite se retirent.
gower.

Par maintes contrées désolées et ardues,
On cherche activement Périclès