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SCÈNE XVI.

dionysa.

Et quant à Périclès, — que pourrait-il dire ? Nous avons pleuré derrière son cercueil, — et maintenant encore nous portons son deuil : son mausolée — est presque achevé ; et une épitaphe — en lettres d’or splendides exprime — un complet éloge de sa personne et notre sollicitude à nous — qui lui élevons à nos frais ce monument.

cléon.

Tu es comme une harpie — qui traîtreusement porte un visage d’ange, — pour fondre sur sa proie avec des serres d’aigle.

dionysa.

Vous êtes comme un impie — qui blasphème contre les dieux parce que l’hiver tue les mouches ; — mais n’importe, je suis sûre que vous ferez comme je vous conseillerai.

Ils sortent.
Entre Gower. On aperçoit le tombeau de Marina.
gower.

Ainsi nous usons le temps en abrégeant les plus longues distances,
Nous traversons les mers dans des coques de noix,
Et pour avoir nous n’avons qu’à souhaiter,
Voyageant, pour occuper votre imagination,
De parage en parage, de région en région.
Autorisés par vous, nous pouvons sans crime
Employer une seule langue dans les divers pays
Où nos scènes semblent s’animer. Permettez
Que je vous renseigne, moi qui apparais par intervalles
Pour vous apprendre les phases de notre histoire. Périclès,
Accompagné de nombre de seigneurs et de chevaliers,
Franchit de nouveau les mers maussades
Pour voir sa fille, joie de toute sa vie.
Le vieil Escanès, qu’Hélicanus vient justement
D’élever à d’importantes et hautes dignités,
Est resté pour gouverner. Notez bien
Que le vieil Hélicanus suit Périclès.