Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
ÉDOUARD III.

la comtesse.

— Ah ! à Dieu ne plaise que personne en ma maison — ait, ne fût-ce qu’en pensée, offensé mon souverain ! Trois fois noble roi, — révélez-moi la cause de votre mécontentement ?

édouard.

— Dans quelle mesure alors serai-je plus près du remède ?

la comtesse.

— Dans la mesure, mon souverain, de tout mon pouvoir de femme — engagé désormais à obtenir réparation.

édouard.

— Si tu dis vrai, je tiens cette réparation. — Engage ton pouvoir au rachat de ma satisfaction, — et je suis satisfait, comtesse ; autrement, je meurs.

la comtesse.

— J’y engage tout mon pouvoir, prince.

édouard.

Jure-le, comtesse.

la comtesse.

Par le ciel, je le jure.

édouard.

— Eh bien, retire-toi un peu à l’écart ; — et dis-toi qu’un roi raffole de toi ; — dis-toi qu’il est dans ton pouvoir — de le rendre heureux, et que tu as juré — de me donner toute la satisfaction en ton pouvoir. — Fais cela, et dis-moi quand je serai heureux.

la comtesse.

— Tout cela est fait, mon souverain trois fois redoutable ; — ce pouvoir d’amour, que j’ai le pouvoir de donner, — tu l’as déjà avec tout mon humble dévouement. — Pour preuve, emploie-moi comme tu voudras.

édouard.

— Tu m’as entendit dire que je raffole de toi.