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ÉDOUARD III.

juste suffi pour lever — le siége mis par ma folie devant un dévouement fidèle. — Car, avant que le soleil ait doré le ciel oriental, — nous l’éveillerons par notre martiale harmonie.

Ils sortent.

SCÈNE V.
[En Flandre. Le camp français]
Entrent le roi Jean de France, ses deux fils, Charles, duc de Normandie, et Philippe ; le duc de Lorraine et d’autres.
le roi jean.

— Jusqu’à ce que notre flotte, forte de mille voiles, — ait déjeuné sur mer de nos ennemis, — campons ici dans l’attente de ses heureux succès. — Lorraine, jusqu’à quel point Édouard est-il prêt ? — Sais-tu s’il est pourvu — d’un appareil militaire suffisant pour cette expédition ?

lorraine.

— Pour laisser de côté les précautions de langage inutiles — et ne pas perdre le temps en circonlocutions, — on donne pour certain, mon seigneur, — que ses forces sont excessivement considérables. — Ses sujets partent en masse pour cette guerre avec autant d’empressement — que si on les menait à un triomphe.

charles.

— L’Angleterre avait coutume d’être un repaire de mécontents, — de sanguinaires et séditieux Catilinas, — de prodigues uniquement avides — de changement et d’altération dans l’État. — Est-il possible que sa population — soit aujourd’hui si loyale ?

lorraine.

— L’Écossais seul fait exception ; il jure solennellement,