Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/219

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SCÈNE VII.

profane ces dons sacrés, — si jamais je les emploie autrement que pour glorifier Dieu, — pour protéger le pauvre et l’orphelin, — ou pour assurer à l’Angleterre une heureuse paix, — que mes membres se paralysent, que mes deux bras deviennent débiles ! — que mon cœur se flétrisse, et puissé-je, comme un rameau desséché, — demeurer à jamais la mappemonde de l’infamie (7) !

édouard.

— Eh bien, que nos bataillons d’acier se mettent en ligne. — Le commandement de l’avant-garde t’appartient, Ned ; — pour ennoblir encore ta fougueuse vaillance, — nous la tempérons par la gravité d’Audley, — en sorte que le courage et l’expérience combinés — rendent votre manœuvre incomparable. — Pour le gros de l’armée, je veux moi-même le diriger. — Toi, Derby, tu nous suivras avec l’arrière-garde. — Ainsi disposés méthodiquement en ordre de bataille, — moutons à cheval, et que Dieu nous accorde la victoire !

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Les plaines de Crécy dominées par une hauteur.]
Fanfare de combat. Entrent un grand nombre de Français, fuyant. Le prince de Galles et les Anglais les poursuivent et passent. Alors entrent le roi Jean et le duc de Lorraine.
jean.

— Ô Lorraine, dis-moi, pourquoi mes gens s’enfuient ils ? — Nous sommes bien plus nombreux que nos ennemis.

lorraine.

— Monseigneur, la garnison génoise — qui arrivait de Paris, fatiguée de sa marche, — et mécontente d’être si vite employée, — avait à peine pris place au premier rang, —