porter son armée. — Il le faut. Ce coup sera utile. — Holà, quelqu’un !… Qu’on m’amène Villiers !
— Villiers, tu sais que tu es mon prisonnier, — et que, si je voulais, je pourrais exiger — de toi une rançon de cent mille francs, — ou, sur ton refus, te retenir à jamais captif. — Mais tel est l’état des choses que tu peux t’affranchir — à moins de frais, si tu le veux ; — et voici comment. Procure-moi seulement un passeport — de Charles, duc de Normandie, en sorte que — je puisse, sans encombre, me diriger sur Calais — à travers toutes les contrées qui dépendent de lui ; — (ce passeport, tu peux, je crois, aisément l’obtenir, — car je t’ai souvent ouï dire — que le duc et toi aviez été étudiants ensemble ;) — et alors tu seras mis en liberté. — Qu’en dis-tu ? veux-tu te charger de la chose ?
— Oui, milord ; mais il faut que je lui parle.
— Eh bien, tu lui parleras ; prends un cheval, et pars d’ici au galop. — Seulement, avant de t’en aller, jure-moi sur l’honneur — que, si tu ne peux accomplir mon désir, — tu reviendras te constituer mon prisonnier ; — et ce sera pour moi une garantie suffisante.
— J’accepte cette condition, milord, — et je vais loyalement remplir ma mission.
Adieu, Villiers.
— C’est ainsi qu’une fois encore je veux mettre à l’épreuve l’honneur français.