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ARDEN DE FEVERSHAM.

shakebag.

— Eh ! tu vas le voir, s’il passe par ici.

greene.

— oui, il y passera, Shakebag, je te le garantis — Surtout ne vous chamaillez plus quand je serai parti ; — mais faites en sorte, mes maîtres, de l’expédier dès qu’il arrivera. — Dans cet espoir, je vous laisse pour une heure.

Sort Greene. Blackwill et Shakebag se mettent à l’écart.
Entre Arden, Francklin et Michel.
michel.

— Je ferais mieux de retourner à Rochester ; — le cheval boite tout à fait, et il ne serait pas bon, — qu’avec cette douleur-là, il allât jusqu’à Feversham. — Peut-être qu’en changeant un fer on le soulagerait.

arden.

— Soit ! retournez à Rochester ; mais, maraud, veillez — à nous rejoindre avant que nous atteignions la dune de Raynham ; — car il sera bien tard quand nous arriverons chez nous.

MICHEL, à part.

— Oui, Dieu le sait, et Blackwill et Shakebag le savent aussi, eux, — tu n’iras pas plus loin que cette dune. — Aussi ai-je blessé mon cheval tout exprès — pour ne pas assister au massacre.

Il sort.
arden.

— Allons, maître Francklin, continuez votre récit.

francklin.

— Je vous assure, monsieur, que vous m’imposez là une rude tâche. — Un sang épais s’amasse sur mon cœur, — et ma respiration est devenue soudain si courte —