Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/326

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ARDEN DE FEVERSHAM.

Je vais décharger mon pistolet dans le ciel, — car Arden ne pourrait pas mourir de cette balle-là.

Il décharge en l’air son pistolet. Entre Greene.
greene.

— Eh bien ! est-il à bas ? Est-il dépêché ?

shakebag.

— Oui, dépêché sur Feversham, en parfaite santé, pour notre grande honte.

greene.

— Mais comment diable, mes maîtres, a-t-il échappé ?

shakebag.

— Au moment où nous allions tirer, — est survenu lord Cheiny qui a empêché sa mort.

greene.

— Le Seigneur du ciel l’a encore préservé.

blackwill.

— Préservé ! Fi donc ! c’est le seigneur — Cheiny qui l’a préservé. — Il l’a invité à dîner chez lui à Shurland ; — mais, encore une fois, je saurai bien le retrouver sur la route ; — et, quand tous les Cheiny du monde se récrieraient, — je lui logerai demain même une balle dans la poitrine. — Ainsi, Greene, allons à Feversham.

greene.

— Oui, et excusons-nous auprès de mistress Arden. — Oh ! comme elle enragera en apprenant ceci !

shakebag.

— Eh ! elle croira, je vous le jure, que nous n’osons pas agir.

blackwill.

— Eh bien, allons lui conter la chose, — et concertons-nous pour le faire disparaître dès demain.

Ils sortent.