Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/350

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ARDEN DE FEVERSHAM.

— Va, Blackwill, tu es beau à mes yeux, — et tu es, après Mosby, celui que j’honore le plus. — Au lieu de belles paroles et de larges promesses, — mes mains te feront entendre la musique de l’or. — Comment trouvez-vous ceci ? Allons, mes maîtres, ferez-vous la chose ?

Elle secoue une bourse pleine d’or.
blackwill.

— Oui, et magnifiquement encore. Écoutez mon plan. — Que Mosby, en qualité d’étranger, soit placé dans un fauteuil, — et que votre mari s’asseoie sur un tabouret ; — de la sorte, je pourrai venir en tapinois derrière lui, — puis avec une serviette je le renverserai à terre, — et je le poignarderai jusqu’à ce que sa chair soit comme un crible. — Cela fait, faites-le porter derrière l’abbaye, — en sorte que ceux qui trouveront son cadavre puissent supposer — qu’un coquin ou, un autre l’a assassiné pour son argent.

alice.

— Le beau plan ! vous allez avoir vingt livres, — et, quand il sera mort, vous en aurez quarante de plus. — En outre, de peur qu’on ne vous soupçonne, si vous restiez ici, — Michel vous sellera deux vigoureux chevaux hongres, — et vous courrez où vous voudrez, en Écosse ou dans le pays de Galles. — Où que vous soyez, je veillerai à ce que vous ne manquiez de rien.

blackwill.

— Des paroles comme celles-là vous feraient tuer mille hommes. — Donnez-moi la clef, où est le comptoir ?

alice.

— Je resterais là pour vous encourager, — si je ne savais combien vous êtes résolus.

shakebag.

— Bah ! vous avez le cœur trop faible, C’est à nous de faire la chose.