Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/83

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SCÈNE V.

tout rejeté, cloches, flèche, église et paroisse. Mais si le bon roi Simonide était de mon avis…

PÉRICLÈS, à part.

Simonide ?

troisième pêcheur.

Nous purgerions le pays de ces frelons qui dérobent aux abeilles leur miel.

PÉRICLÈS, à part.

Comme ces pêcheurs prennent texte de la gent squameuse des mers — pour dénoncer les infirmités humaines ! — Comme ils savent extraire de l’empire liquide — tout ce qui chez les hommes est louable ou blâmable !

Haut.

— Paix à vos travaux, honnêtes pêcheurs !

deuxième pêcheur.

Honnête ! mon garçon, qu’est cela ? Si c’est un saint de vos amis, rayez-le du calendrier, et personne ne songera à le chercher.

périclès.

Voyez, la mer a vomi sur votre côte…

deuxième pêcheur.

Quelle méchante ivrogne que la mer de te vomir ainsi sur notre chemin !

périclès.

Un homme, que les flots et les vents — se sont renvoyé comme une balle — dans cet immense jeu de paume, vous conjure d’avoir pitié de lui : — il vous implore, lui qui n’a pas été habitué à mendier.

premier pêcheur.

Vraiment, l’ami ; vous ne savez pas mendier ? Il en est dans notre pays de Grèce qui gagnent plus à mendier que nous ne le faisons à travailler.

deuxième pêcheur.

Sais-tu attraper le poisson, alors ?