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LE PRODIGUE DE LONDRES.

lancelot.

— Pardieu, vous avez mon agrément ; tâchez d’avoir le sien.

olivier, à Délia.

— Que répondez-vous donc, damoiselle ?

délia.

Monsieur, je suis à vous.

olivier.

— Eh bien, qu’on envoie quérir un vicaire, et ze vais — immédiatement expédier le mariaze.

dèlia.

— Pardon, monsieur, je veux dire que je suis à vous, — par l’affection et l’estime que je vous porte, — mais non pas l’amour d’une épouse. Il ne sera pas dit — que Délia a été enterrée autrement que vierge.

arthur.

— Ne vous condamnez pas pour toujours, — vertueuse beauté ; vous étiez née pour l’amour.

olivier.

— Vous dites vrai, sir Arthur ; elle était née pour l’amour, — comme sa mère… Mais veuillez nous indiquer — les raisons pour lesquelles vous ne voulez pas vous marier.

délia.

— Ce n’est pas que je condamne la vie conjugale ; — car c’est sans doute une chose sainte que le mariage. — Mais je redoute — les soucis et les peines de la femme mariée, — et les tracas que causent les enfants. — Voilà pourquoi j’ai fait vœu à la face du ciel de vivre seule sur terre. — Quant aux maris, si bons qu’ils soient, je n’en veux aucun.

olivier.

— Eh bien donc, ze resterai garçon. — Ze ne me soucie