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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

tez à merveille, messire… Oh ! voici ma mère ! ma mère !… Sauvons-nous dans la galerie.

Moll et sir John sortent.
Entrent Lady Plus et sir Godfrey.
sir godfrey.

Voyons, ma sœur, obéissez à la raison ; ne faites pas la folle ; ne vous mettez pas en travers de votre jour ; on vous fait des offres somptueuses, de larges propositions ; ne repoussez pas votre fortune. Qui se présente pour vous faire la cour ? je vous le demande. Ce n’est pas un petit sot, c’est un riche chevalier de la cité, sir Olivier de la Bouse ; ce n’est pas un sot, je le répète ; en outre, à ce que j’ai ouï dire à vos servantes, (et vos servantes me disent tout, et je leur en sais gré), vos deux filles ont des galants, oui, de dignes galants encore ; l’un, un sémillant homme de qualité, sir André Delaverge, qui fait vaguement la cour à votre aînée : l’autre, le fils d’un opulent fermier, un beau jeune chevalier de la campagne ; on l’appelle sir John Beaudenier. Un excellent nom, ma foi ! Quand il aura besoin d’argent, il pourra battre monnaie avec ce nom-là !… Que de bénédictions, ma sœur !

lady plus.

Ne me tente pas, Satan.

sir godfrey.

Satan ! Est-ce que j’ai l’air de Satan ? J’espère bien que le diable n’est pas aussi vénérable que moi.

lady plus.

Vous blessez mes sentiments, mon frère, quand vous me parlez d’un galant… Oh ! je ne puis le supporter ; je bois du poison rien qu’à en entendre parler.

Entre Simon.

Eh bien, Simon, où est mon fils Edmond ?