Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
400
LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

guéri et remis sur pied, celui-ci aurait été rendu à la liberté, n’est-ce pas ?

le shériff.

En doutez-vous, monsieur ?

george.

Eh bien, je rends ce soldat à la liberté, et je subirai la mort qui lui était destinée, si dans un moment je ne rends pas à la santé l’homme qui est dans ce cercueil.

le shéhiff.

Comment, monsieur ! ressusciter un mort ! Ce serait la chose la plus étrange.

frances, allant vers George.

Cher monsieur, je vous aime, et je voudrais que le meilleur de mon être fût à vous… Oh ! ne tentez pas une aussi impossible aventure.

george.

Vous m’aimez ! Eh bien, pour l’amour de vous, je veux faire ce miracle.

Au shériff.

Permettez que le corps soit déposé ici.

le shériff.

Porteurs, déposez ici ce cercueil… Voilà qui est prodigieux et bien digne de la chronique de Stowe.

george.

Veuillez laisser le champ libre à notre art salutaire.

Les assistants s’éloignent du cercueil.

Par la messe ! ses joues commencent à reprendre leur chaleur naturelle… Ah ! bon caporal, réveille-toi vite, ou je vais faire un plus long somme que toi… Morbleu, s’il était réellement mort, il serait pleinement vengé du tour que je lui ai joué !… J’aimerais mieux courir sur la corde, que de sentir la corde courir comme une dartre sur moi… Oh ! il remue… il remue de nouveau… Voyez, messieurs, il revient, il a tressailli, il se dresse.